La qualité de l’air que nous respirons est directement impactée par la présence de polluants atmosphériques et d’espèces allergisantes, notamment les pollens. Près d’un Français sur trois souffre d’allergies aux pollens, un enjeu majeur de santé publique. Pour y répondre, Atmo France et les AASQA ont mis en place l’indice pollen. Cet outil, déployé à l’échelle nationale, offre une information essentielle aux personnes allergiques et aux professionnels de santé grâce à des prévisions sur trois jours basées sur l’Intelligence Artificielle.
Une avancée technologique au service de la prévision
Grâce à leur expertise en surveillance et modélisation, les AASQA ont développé une approche innovante reposant sur l’Intelligence Artificielle. Ce modèle combine des données statistiques, des relevés de pollens, des prévisions météorologiques et des informations issues de la plateforme européenne Copernicus, dédiée à l’observation de la Terre.
L’indice pollen, généré à partir de ces données, fournit une prévision sur trois jours, couvrant l’ensemble du territoire communal. En constante évolution grâce au machine learning, cet indice gagne en précision avec le temps, permettant une meilleure anticipation des périodes critiques pour les personnes allergiques.
Un outil d’information essentiel pour la santé publique
À l’image de l’indice ATMO qui mesure la qualité de l’air, l’indice pollen répond à un besoin croissant d’information quotidienne. Il permet aux personnes allergiques d’adapter leur mode de vie et leurs traitements en fonction des prévisions, tout en offrant aux professionnels de santé des indicateurs précieux pour ajuster le suivi de leurs patients.
Les pollens sont surveillés dans l’air ambiant en raison de leur caractère allergisant. Les grains de pollens interviennent dans la reproduction de certaines plantes.
Les pollens sont constitués de plusieurs protéines dont certaines sont des allergènes. Lorsqu’ils sont émis dans l’air et transportés par le vent, ils peuvent entrer en contact avec les muqueuses respiratoires et oculaires et peuvent provoquer des allergies (ou pollinoses). Ils peuvent déclencher une réaction parfois exacerbée de notre organisme, alors qu’ils devraient normalement être tolérés (réaction d’hypersensibilité).
Quels sont les taxons pris en compte ?
Aujourd’hui, cet indice indique les seuils de concentration dans l’air de 6 taxons : l’ambroisie, l’aulne, l’armoise, le bouleau, les graminées et l’olivier. Ces 6 espèces surveillées sont celles étudiées et transmises par le dispositif européen Copernicus, d’autres seront intégrées par la suite (ex : noisetier, cyprès). Elles font parties des essences dont les pollens sont les plus répandus et allergisants en France métropolitaine.

D’autres espèces viendront compléter l’information au fur et fur à mesure de leur prise en compte en modélisation atmosphérique.
Comment est-il calculé ?
En s’appuyant sur un historique de 8 ans de données météorologiques, de données de mesure des pollens, il est créé un modèle statistique par taxon basé sur des méthodes de machine learning (Intelligence Artificielle). Les données issues de Copernicus* permettent ensuite de générer des données spatialisées en tous points de l’hexagone et de la Corse (méthode du krigeage).
En résulte la production quotidienne de cartes pour le jour même, le lendemain et le surlendemain en tout point de l’hexagone et la Corse à l’échelle de la commune :
- une carte d’indice pollen
- et des cartes de concentrations en grains/m3 des taxons (espèces) pris en compte dans le calcul de l’indice pollen : l’aulne, le bouleau, les graminées, l’armoise, l’ambroisie et l’olivier.
Pour tous les taxons pris en compte dans le calcul de l’indice pollen, est calculé un sous-indice s’appuyant sur les travaux publiés par l’Académie Européenne d’Allergie et d’Immunologie Clinique (EAACI). Ainsi, à chaque niveau de concentration atteint par chaque taxon est attribué un sous-indice (très faible, faible, modéré, élevé, très élevé, extrêmement élevé) qui est accessible aussi. L’indice pollen est déterminé par le sous-indice le plus élevé
Les seuils retenus permettent d’identifier le début des émissions et les jours à fortes concentrations de pollens susceptibles de déclencher et/ou aggraver les symptômes allergiques. Un pic pollen est déclenché quand l’indice pollen est au niveau élevé.

L’échelle de l’indice pollen est inspirée de l’indice ATMO, avec six classes de couleurs pour représenter les niveaux de risque allergique : très faible, faible, modéré, élevé, très élevé, extrêmement élevé.

* Contient des informations modifiées du service de surveillance de l'atmosphère Copernicus
Où trouver l'indice pollen ?
L'indice pollen est diffusé sur le site d'Atmo France et progressivement sur les sites web des AASQA (métropole et Corse).
Comment utiliser l'indice pollen ?
Les données de l'indice pollen sont également accessibles sur le service numérique d'Atmo France : Atmo Data.
Lors de toute utilisation et réutilisation des données, il doit être systématiquement indiqué : source des données "Atmo France et les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air" ou "Atmo France / AASQA" dans sa version courte.
Recommandations comportementales
Les recommandations indiquées sont celles du Haut Conseil de Santé Publique et l’Assurance maladie. Il s’agit de recommandations générales qui sont à adapter selon les cas avec le médecin traitant.
- Je respecte mon traitement, même si je vais mieux. Je ne le modifie pas et je ne l'arrête pas sans avis médical.
- Je me change après une promenade pour éviter d'amener des pollens dans mon logement.
- Je me rince les cheveux le soir, car le pollen se dépose en grand nombre sur les cheveux.
- J’évite les activités extérieures qui entraînent une surexposition aux pollens (tonte du gazon, entretien du jardin, activités sportives, etc.) ; en cas de nécessité, je privilégie la fin de journée et le port de lunettes de protection et de masque.
- Je privilégie l’ouverture des fenêtres avant le lever et après le coucher du soleil, car l’émission des pollens dans l’air débute dès le lever du soleil.
- J’évite l’exposition aux autres substances irritantes ou allergisantes en air intérieur (tabac, produits d’entretien, parfums d’intérieur, encens, etc.)
- J’évite de faire sécher le linge à l’extérieur, car le pollen se dépose sur le linge humide
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FAQ - Foire aux questions
Comment fonctionne la prévision des pollens ?
La prévision des pollens utilise l’Intelligence Artificielle et des méthodes d’“apprentissage machine”, qui consistent à construire des modèles mathématiques capables d’“apprendre” un lien statistique entre les concentrations de pollens observées et des “variables explicatives”, comme la date et la météo (température de l’air / du sol, vent, couverture nuageuse, etc.). Les cartes de prévision (spatialisation) sont obtenues dans un second temps par correction des sorties du modèle européen Copernicus.

Sur quelles données s’appuient les prévisions ?
Les prévisions s’appuient sur des données météorologiques (GFS, ERA5) et des sites de comptage des grains de pollens, ainsi que du programme Copernicus.
Pourquoi l’indice pollen n’est pas disponible dans les outre-mer ?
Le modèle Copernicus est un modèle européen qui ne couvre pas les territoires d’outre-mer. Il n’est pas possible d’utiliser sur ces zones la méthode de calcul de prévisions en métropole notamment du fait de la flore significativement différente en outre-mer. Des modèles spécifiques devront être construits pour chaque territoire.
Il s'agit d’une piste d’amélioration : à terme, l’intégration des outre-mer est prévue dans l’indice pollen.
Est-ce que les données Copernicus proviennent de stations de comptage ?
Les données produites par Copernicus ne sont pas issues de mesures sur des stations de comptage, mais de prévisions calculées par un ensemble de modèles numériques de dispersion atmosphérique couvrant le domaine européen.
Est ce qu’il y a assez de données de comptage pollen pour que l’indice soit fiable ?
Les modèles de prévision ont été entraînés sur 9 années de données de comptages et météorologiques, et leur précision a été évaluée sur chaque année indépendamment avec des méthodes statistiques de validation adaptées.
S'il n'y a pas de données de comptage dans une zone, comme est-il possible d'effectuer une prévision ?
Le choix méthodologique qui consiste à définir une relation statistique par taxon, et de spatialiser la prévision en s'appuyant sur les cartes de Copernicus permet de fournir un indice pollen sur tout le territoire métropolitain.
Est-ce que les données de comptage du Réseau national de Surveillance Aérobiologique (RNSA) sont prises en compte ?
Les données du RNSA mobilisables pour ce projet ont été prises en compte pour construire les modèles tout comme les données de comptage des capteurs gérés par les AASQA.
L’indice pollen est-il le même que le RAEP anciennement diffusé par le RNSA ?
Ces deux indices sont différents.
Le RAEP du RNSA était calculé à la station de comptage en se basant sur les comptages de semaines passées, auxquelles s’ajoutaient des données tel que des prévisions météo ou d’informations remontées par un pool de médecins allergologues.
L’indice pollen est calculé avec des techniques d’Intelligence Artificielle (machine learning) en se basant sur les données de comptage pollinique et météo et issues de la modélisation fournie par Copernicus. Il est diffusé quotidiennement pour le jour-même, J+1 et J+2 à l’échelle communale.

L’indice pollen est-il le même que l'alerte pollens diffusée par l'Association des Pollinariums Sentinelles de France (APSF) ?
L’alerte pollens de l’APSF se base sur l’observation des débuts et fin d’émission de pollens des plantes présentes dans un Pollinarium. L’indice pollen est issue de l’Intelligence Artificielle en se basant sur les données de comptage pollinique et météo et issues de la modélisation fournie par Copernicus, et permet d’anticiper les débuts et fin d’émission de pollen ainsi que les pics polliniques.
Les deux informations sont donc produites de manière très différente.
A noter : le pic pollen est atteint à partir du moment où l'indice pollen atteint un niveau élevé, selon des seuils inspirés des travaux de l'Académie européenne d'allergie et d'immunologie clinique (EAACI).
Est-il possible d’avoir un indice pollen pour un taxon spécifique ?
Les concentrations en grains/m3 de 6 taxons ou espèces sont actuellement pris en compte dans le calcul de l’indice pollen (l’aulne, le bouleau, les graminées, l’armoise, l’ambroisie et l’olivier). Elles font partie des essences dont les pollens sont les plus répandus et allergisants en France métropolitaine.
Pour tous les taxons pris en compte dans le calcul de l’indice pollen, un sous-indice est calculé et inspiré des travaux publiés par l’Académie Européenne d’Allergie et d’Immunologie Clinique (EAACI). Ainsi, un sous-indice (très faible, faible, modéré, élevé, très élevé, extrêmement élevé) est attribué à chaque taxon en fonction de sa concentration de grains de pollen par mètre cube d’air. L’indice pollen correspond ensuite au sous-indice le plus élevé parmi eux.
Pour aller plus loin
- Présentation de l'indice pollen (pdf version du 2 avril 2025)
- Note méthodologique de calcul des prévisions de comptage à l'échelle nationale (pdf version du 2 avril 2025)
- Vidéo sur la surveillance des pollens par les AASQA