Qu'est-ce que les épisodes de pollution dits "printaniers" ?

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Publié le 25 avril 2024

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Le printemps est souvent marqué par des épisodes de pollution. Quelles en sont les raisons ? Quels polluants sont présents ?

Qu’est-ce qui caractérisent ces épisodes printaniers ?

Les épisodes de pollution dits « printaniers » sont le résultat d’une combinaison spécifique de trois composants : de l’ammoniac, des oxydes d’azote et des conditions climatiques clémentes.

Ces épisodes, principalement particulaires, ont pour origine plusieurs facteurs :

  • A cette période, les conditions météorologiques sont plutôt stables avec des températures plutôt froides la nuit et le matin, qui se réchauffent dans la journée, une météo propice à l’accumulation des polluants (temps ensoleillé, conditions atmosphériques stables, vents faibles).
  • Les émissions de particules PM10 liées aux chauffages des particuliers (et notamment le chauffage au bois) sont encore d’actualité.
  • Des émissions locales de particules fines PM10 liées aux activités agricoles sont constatées.
  • Des transferts de masses d’air chargées en particules intensifient ces épisodes, diffusant les polluants bien au-delà de leur source initiale.
épisode printanier
Formation d'un épisode de pollution printanier aux particules (Atmo Hauts-de-France)

Les épisodes printaniers se distinguent des épisodes hivernaux par la présence importante de nitrate d’ammonium (NH4NO3). Ce dernier est formé à partir des émissions agricoles d’ammoniac (épandage d’engrais, fumier et lisier), qui réagissent avec les oxydes d’azote (NOx) émis majoritairement par le trafic routier et le nitrate d’ammonium.

A quelle période se manifestent les épisodes printaniers ?

On enregistre des épisodes de pollution par les particules tout au long de l'année, la composition chimique des particules diffère en fonction des saisons.

En lien avec de nombreux épisodes de pollution sur les façades littorales des régions de Hauts-de-France et de Normandie, Atmo HdF et Atmo Normandie ont réalisé une étude de caractérisation des particules (printemps 2021) afin de mieux comprendre les dépassements des seuils

L’étude CaraLittoral vise à approfondir la compréhension de ces phénomènes, notamment entre 2018 et 2019. L'étude a permis d'identifier 5 sources principales de particules, incluant des émissions agricoles d’ammoniac et de trafic, ainsi que la combustion de biomasse. Pour atténuer l'impact de ces sources anthropiques, des mesures telles que l'adoption de bonnes pratiques agricoles, le renouvellement des systèmes de chauffage au bois et la réduction du trafic automobile sont suggérées. Les sels marins et aérosols biogéniques, d'origine naturelle, jouent également un rôle, bien que la part des sources anthropiques soit prédominante lors d’épisodes de pollution.

Cette étude souligne la complexité des épisodes printaniers et l'importance d’une approche multi-sectorielle pour en réduire l'apparition, combinant des efforts à long terme sur les pratiques agricoles et industrielles avec des actions ciblées sur le chauffage résidentiel et le trafic routier.

Source : Atmo Hauts-de-France