Qualité de l’air et sciences humaines et sociales

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Publié le 31 janvier 2024

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Dans sa lettre d'info de septembre 2023, l'ADEME s'est penché sur le lien entre qualité de l'air et sciences sociales. En effet, améliorer la qualité de l’air nécessite de changer les pratiques individuelles.

Mieux comprendre les représentations sociales associées à l’air et à ses pollutions et mettre à disposition les outils et informations adaptés sont des leviers indispensables à l’efficacité des politiques publiques. Principales conclusions :

La perception et les représentations qu’ont les personnes de la pollution de l’air

"Si les citoyens appréhendent assez bien les risques sanitaires d’un air pollué, ils ne font pas nécessairement le lien avec leur propre santé, considérant la pollution de l’air comme un problème de santé publique plutôt que comme un risque personnel. Si l’on y ajoute une absence de conscience de leur contribution individuelle à la pollution globale, ils se déclarent peu enclins à modifier leur mode de vie pour améliorer la qualité de l’air, comptant pour cela sur les progrès technologiques et les pouvoirs publics. Obstacle supplémentaire au changement de comportement : un individu pense souvent être moins exposé à la pollution de l’air qu’il ne l’est en réalité, d’une part parce qu’il se base sur ses sens pour évaluer l’état de son environnement, et d’autre part parce que les effets constatables de la pollution ne surviennent que sur le long terme. Aussi est-il souvent surpris des valeurs mesurées par le micro-capteur[...]. Sa sensibilité à la pollution de l’air peut également être impactée par son état psycho-sociologique. Ainsi, même si la réelle exposition à la pollution n’a pas de lien avec la santé psychologique, il a été observé que l’insatisfaction vis-à-vis de la qualité de l’air du logement peut s’accompagner d’un triplement du risque de dépression."

Les comportements et les actions d’accompagnement au changement

"Des possesseurs d’appareils de chauffage au bois non performants se déclarent attachés à leur appareil, peu réceptifs aux arguments incitant à le changer, et sceptiques ou indécis sur les bénéfices des équipements modernes. Pour faciliter la prise de conscience, une expérimentation a été évaluée dans le cadre du projet PRIMEQUAL CheckBox qui vient d’être publié : la mise à disposition accompagnée de microcapteurs. Le projet montre que les citoyens expérimentateurs identifient les sources de pollution et parviennent à mettre en place des actions correctives. S’ils ont bénéficié en complément d’un accompagnement technique et humain, ils sont même devenus des ambassadeurs, voire des lanceurs d’alerte sur les problématiques de pollution de l’air.

Le projet AZAP (2011-2015), mené à Lyon et à Villeurbanne sur l’acceptabilité sociale de mesures de restriction d’accès des véhicules les plus polluants aux centres-villes, a quant à lui montré dès 2016 que cette acceptabilité dépend de nombreux critères (catégorie socioprofessionnelle, âge, habitudes de déplacement, attitude vis-à-vis de l’environnement, mais aussi offres de report modal) qui pèsent sur la perception de la légitimité de la décision publique. Une communication associée à sa mise en place est ainsi présentée comme indispensable à son acceptation. [...]

Les perceptions positives de l’impact d’une zone à faibles émissions (ZFE) sont les principaux déterminants de leur acceptabilité, et que l’on a une corrélation positive de la motivation autonome (c’est-à-dire, sentiment de plaisir, croyance dans l’utilité et l’importance du report modal) avec des habitudes de mobilité active plus élevées et des intentions de report modal, au contraire de la motivation contrôlée (c’est-à-dire, pression sociale, peur d’être critiqué ou jugé)."

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