Chaque année, le ministère en charge de l'Environnement publie le bilan de la qualité de l’air. Ce bilan s’appuie sur les observations issues du dispositif national de surveillance de la qualité de l’air mis en œuvre au niveau régional par les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), centralisées dans la base de données nationale Geod’air, gérée par le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air (LCSQA), ainsi que sur les modélisations de la plateforme Prév’air. Les données d’observations sont également transmises à l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).
Retrouvez les principaux résultats ci-dessous :
La pollution atmosphérique : impacts sanitaires, environnementaux et économiques
La pollution atmosphérique a de multiples conséquences sur la santé, l’environnement, mais également au niveau économique.
Mis en évidence par de nombreuses études, les effets sanitaires de la pollution de l’air sont variés et peuvent apparaître aussi bien à court terme qu’à long terme. Les connaissances sur les effets sanitaires et environnementaux de la pollution atmosphérique sont à l’origine de recommandations ou de réglementations pour certains polluants. L’Organisation mondiale de la Santé préconise des valeurs guides qui constituent la base scientifique pour protéger la santé des populations par rapport aux effets de la pollution atmosphérique.
Les émissions de la majorité des polluants atmosphériques ont baissé sur la période 2000-2024
La quantité des émissions anthropiques nationales d’un ensemble de polluants, réglementés au niveau international ou européen, est estimée chaque année par le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique par secteur d’activité. Dans le cadre de ce bilan, seules les émissions de quelques polluants sont présentées : polluants dont les concentrations dans l’air sont réglementées au niveau européen ou polluants qui peuvent avoir une influence sur les concentrations de polluants réglementées. Sur la période 2000-2024, les émissions de ces polluants ont baissé, mais dans des proportions variables selon les polluants. Ces améliorations font suite à la mise en œuvre de stratégies et plans d’action pour réduire les émissions dans différents secteurs d’activité.
En 2024, encore des dépassements des normes réglementaires de qualité de l’air, mais de moindre ampleur pour le NO2
Parmi les douze polluants faisant l’objet de normes réglementaires de qualité de l’air aux niveaux national et européen, quatre présentent des dépassements de ces normes en 2024 : NO2 et PM10 (valeurs limites), O3 et Ni (valeurs cibles). Pour l’O3, ces dépassements (calculés en moyenne sur la période 2022-2024) concernent 17 agglomérations. Pour le NO2, les PM10 et le Ni, ces dépassements ne concernent que deux, trois et une agglomération respectivement. Pour le NO2, l’ampleur des dépassements et le nombre de personnes exposées à ces dépassements ont diminué drastiquement depuis 2018.
L’année 2024 est, par ailleurs, marquée par plusieurs épisodes de pollution aux PM10 (d’ampleur nationale ou locaux) avec des apports de particules issues de phénomènes naturels de brumes de sable, aussi bien dans les Antilles et en Guyane qu’en France métropolitaine. Aucun épisode de pollution à l’O3 d’ampleur nationale n’est observé en France métropolitaine.
La qualité de l’air s’est globalement améliorée sur la période 2000-2024
La baisse des émissions, amorcée il y a plusieurs années à la suite de la mise en place de stratégies et plans d’action, a permis une amélioration globale de la qualité de l’air en France. Les concentrations moyennes annuelles de polluants diminuent, mais des dépassements des normes réglementaires de qualité de l’air,
moins étendus et moins nombreux, persistent sur certaines parties du territoire. La qualité de l’air fluctue également du fait des conditions météorologiques qui peuvent être favorables à la dispersion atmosphérique ou, à l’inverse, engendrer l’accumulation de polluants dans l’air, notamment lors d’épisodes de pollution.
La liste des polluants surveillés s’étoffe aux niveaux français et européen
Compte tenu de leurs effets potentiels sur la santé humaine, la France développe progressivement un réseau de surveillance pérenne de la présence dans l’air ambiant de polluants dits « d’intérêt national » et très récemment réglementés au niveau européen : carbone suie, composition chimique des particules submicroniques, concentration en nombre des particules, pesticides, hydrogène sulfuré (H2S) issu de la décomposition d’algues. Après avoir abordé dans les éditions précédentes du bilan la surveillance des pesticides, des particules ultrafines, du carbone suie, du H2S et du NH3, des pollens et des moisissures, l’accent est cette fois mis sur l’élargissement des polluants à surveiller et la mise en place de « super sites » dans le cadre de la nouvelle directive sur la qualité de l’air (UE 2024/2881).
En 2023, la majorité des États membres de l’Union européenne, dont la France, dépassent au moins une norme réglementaire de qualité de l’air
La législation européenne impose, pour certains polluants atmosphériques, des plafonds d’émission par État membre, ainsi que des normes réglementaires communes de qualité de l’air. En 2023, 19 États membres, dont la France, respectent l’ensemble de leurs plafonds d’émission pour les cinq polluants visés. En revanche, les normes réglementaires de qualité de l’air à ne pas dépasser ne sont pas respectées pour six États membres de l’Union européenne, dont la France, à la fois pour le NO2 et pour les PM10. Pour l’O3, polluant dont la norme réglementaire de qualité de l’air est à atteindre dans la mesure du possible, 16 États membres, dont la France, sont concernés par des dépassements de cette norme en moyenne sur la période 2021-2023. Les données utilisées ici pour la comparaison européenne sont celles de 2023, celles de 2024 validées n’étant pas encore disponibles au niveau européen.