Fin janvier 2022, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a publié un rapport « Droit à un environnement propre, sain et durable : environnement non toxique ». Le principal message est que la pollution engendrée par les États et les entreprises provoque plus de décès dans le monde que le COVID-19 et de la nécessité d’une « action immédiate et ambitieuse » pour interdire certains produits chimiques toxiques.
« La pollution et les substances toxiques sont à l’origine d’au moins 9 millions de décès prématurés par an, soit deux fois plus que la pandémie de Covid-19 au cours de ses dix-huit premiers mois. À l’échelle mondiale, un décès sur six est lié à des maladies causées par la pollution, soit trois fois plus que les décès dus au sida, au paludisme et à la tuberculose réunis et 15 fois plus que ceux imputables à l’ensemble des guerres, meurtres et autres formes de violence. »
David R. Boyd, Rapporteur spécial sur la question des obligations relatives aux droits de l’homme se rapportant aux moyens de bénéficier d’un environnement sûr, propre, sain et durable − avec le concours de Marcos Orellana, Rapporteur spécial sur les incidences sur les droits de l’homme de la gestion et de l’élimination écologiquement rationnelles des produits et déchets dangereux − qualifie l’environnement non toxique comme l’un des éléments de fond du droit à un environnement sûr, propre, sain et durable.
Il décrit l’empoisonnement chronique des personnes et de la planète, qui provoque des injustices environnementales et crée des « zones sacrifiées », ces zones caractérisées par des niveaux extrêmes de contamination dans lesquelles les populations vulnérables et marginalisées subissent beaucoup plus que les autres les conséquences de l’exposition à la pollution et aux substances dangereuses sur la santé, les droits de l’homme et l’environnement.
Il met en avant les obligations des États, les responsabilités des entreprises et les bonnes pratiques visant à garantir un environnement non toxique en prévenant la pollution, en mettant fin à l’utilisation de matières toxiques et en réhabilitant les sites contaminés.