Le vendredi 30 octobre, le gouvernement a mis en place un second confinement courant jusqu’au 15 décembre 2020 pour freiner la progression de la COVID-19. Les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) ont maintenu leurs missions réglementaires de mesures, de surveillance et d’information du public sur l’ensemble du territoire français (métropole et outre-mer). Retrouvez ci-dessous les bilans de plusieurs AASQA de l’impact du deuxième confinement sur la qualité de l’air durant le mois de novembre 2020 :
Air Pays de la Loire
Dans les Pays de la Loire, le second confinement n’a pas entrainé de baisse importante des niveaux de pollution. Les seules baisses notables ont concerné le dioxyde d’azote lié au trafic routier, essentiellement sur les axes très circulés.
Par exemple, au niveau du boulevard Victor Hugo à Nantes, les niveaux ont diminué de 23 % sous l’effet du second confinement (contre près de 65 % lors du premier confinement). Cela s’explique par la baisse plus modérée du trafic routier lors de ce deuxième confinement (-30 % à Nantes contre -70 % en avril).
Pour les particules, il n’y a pas d’effet des baisses d’activité, ni au printemps ni en novembre, en raison de la multiplicité des sources (activités industrielles, chauffage, trafic routier, agriculture, …) et de phénomènes de transport à large échelle.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
Airparif
Sur la région Île-de-France, le second confinement a entrainé une baisse des émissions de NOx liées au trafic routier de 30% environ par rapport au niveau habituel d’un mois de novembre. Pendant le premier confinement, cette baisse avait été bien plus marquée, à près de 75%.
L’impact des mesures de confinement est moins visible pour les particules fines PM10 et PM2.5. Les émissions lors du deuxième confinement sont représentatives d’une journée type du mois de novembre. Début avril au contraire, pendant le premier confinement, les émissions de particules avaient baissé de 20% par rapport à leurs niveaux habituels. Malgré une baisse des émissions de particules, liées au trafic routier d’environ 25%, suite à l’impact des mesures de confinement, l’augmentation saisonnière des émissions du chauffage résidentiel (et en particulier du chauffage au bois) conduit à des niveaux de pollution proches de ceux habituellement observés sur un mois de novembre « normal ».
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
Atmo Auvergne-Rhône-Alpes
Le premier confinement avait connu une forte réduction de l’activité économique et des déplacements, se traduisant par une amélioration significative de la qualité de l’air, notamment aux abords des voiries. Une tendance à la baisse des polluants automobiles est encore perceptible lors de ce deuxième confinement, mais nettement moins marquée.
De plus, en cette fin novembre, en lien avec la baisse des températures, les polluants émis par le chauffage sont en nette progression, et la qualité de l’air se dégrade. Il est difficile d’évaluer la part du confinement dans cette dégradation, notamment du fait du télétravail, mais l’influence du chauffage est en revanche indéniable.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
Atmo Bourgogne-Franche-Comté
En région Bourgogne-Franche-Comté, cette deuxième édition de confinement a induit un changement sensible au niveau des activités humaines. Ainsi, une baisse de l’intensité du trafic a été observée, alors que les activités « manuelles » (travaux, chantiers, industries, énergie) sont restées normales. Les personnes le pouvant sont restées travailler depuis leur domicile, de sorte que les émissions de polluants résultant du chauffage individuel sont restées élevées.
Ces changements impactent également grandement les niveaux de polluants observés sur la période. Ainsi, une comparaison entre les niveaux de NO2 observés en novembre 2019 (situation normale) et 2020 (période de confinement) montrent une baisse de l’ordre de – 9% au niveau des sites trafic, et de – 2% au niveau des sites urbains. Le NO2 est un polluant principalement associé au trafic routier, cette variation peut donc être liée directement au changement d’activité.
La situation est différente en ce qui concerne les particules, qui affichent une augmentation de +56% au niveau des sites trafics et de +64% au niveau des sites urbains, entre ces deux périodes. Les particules, dans notre région, étant fortement liées au chauffage résidentiel individuel, le fait que les personnes soient restées à domicile a pu impacter les niveaux de particules émises. Cependant, ce phénomène a été aggravé par des conditions météorologiques extraordinaires pour un mois de novembre, marquées à partir du 14/11/2020 par des conditions propices à l’accumulation des polluants (absence de vents, faibles précipitations, et inversions thermiques locales suite à un refroidissement subit).
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
ATMO Grand Est
NOx
Nous avons mesuré une baisse de 28 % du dioxyde d’azote (NO2) sur les stations trafic par rapport à la période 2015-2020 sur Metz et Nancy. Cela correspond à la baisse moyenne de 30 % du trafic en lien avec le 2ème confinement.
PM10
Il est observé une augmentation des PM10 associées directement au chauffage au bois, sans lien avec une période froide. Cela tend à confirmer que les personnes en télétravail se chauffent plus et par le fait émettent avec leur appareil de chauffe plus de particules qu’habituellement. Ce phénomène entraine une légère hausse des émissions globales en PM10.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
Atmo Guyane
Il n’y a pas eu de confinement en Guyane.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
Atmo Hauts-de-France
Atmo Hauts-de-France a évalué la qualité de l’air de la région, suite à la mise en place de nouvelles mesures de confinement par les autorités, depuis le 29 octobre.
Cette analyse porte sur la période du 30 octobre au 15 novembre inclus et montre qu’il y a un impact globalement moins visible sur les niveaux de polluants atmosphériques
Il n’y a pas d’impact sur les résultats de particules en suspension PM10 (inférieures à 10 micromètres) comme lors du premier confinement. Les particules PM10 ont été à l’origine d’un épisode de pollution au début du second confinement (le 5 novembre) sur le département du Nord, où leurs concentrations ont dépassé le seuil réglementaire, avec une forte contribution de la combustion de biomasse (chauffage au bois).
Des concentrations légèrement plus faibles pour les particules en suspension PM2.5 en proximité automobile pendant les deux confinements ont été observées
Il y a peu d’impact sur les résultats de carbone suie en proximité automobile, lié à une baisse de trafic moins forte qu’au premier confinement.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
Atmo Nouvelle-Aquitaine
Alors que le 1er confinement a eu un impact très marqué sur la qualité de l’air, ce 2e l’est beaucoup moins. En Nouvelle-Aquitaine, une très légère baisse des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) a été observée lors de la première semaine de reconfinement (30 octobre). La cause ? Le trafic routier qui a peu diminué. Les concentrations observées la première semaine de novembre sont similaires aux minima mesurés ces 5 dernières années à cette période. Au fur-et-à-mesure des semaines, les concentrations sont revenues aux valeurs moyennes habituellement observées à cette période de l’année. Le trafic s’est donc certainement intensifié au cours du mois de novembre.
Au début du confinement, malgré la baisse de trafic (CEREMA), les concentrations de particules en suspension (PM10) et les particules fines (PM2,5) sont identiques aux valeurs habituellement observées. En augmentation de semaine en semaine depuis le début du confinement, elles finissent fin novembre au-dessus de la moyenne observée ces 5 dernières années. Cela s’explique par 2 éléments :
- Les conditions météorologiques (froid, ensoleillement…) empêchant la dispersion de ces polluants
- Le chauffage au bois : l’arrivée du froid a favorisé ce type de chauffage. Le télétravail a pu également accentuer son utilisation.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
Atmo Normandie
Atmo Normandie propose une analyse comparée de l’impact des deux périodes de confinement lié au COVID-19 sur la qualité de l’air en Normandie (zoom sur les oxydes d’azote).
Lors de la période du premier confinement, nous avions constaté un impact notable de la réduction du trafic sur la qualité de l’air. Dans le graphique ci-dessous nous visualisons facilement la baisse très significative des concentrations d’oxydes d’azote sur les stations de proximité du trafic d’Atmo Normandie (courbe grise) sur la période avril-mai. Cette réduction est beaucoup moins marquée pour le second confinement en novembre, ce qui traduit la moindre baisse du trafic.
Nous retrouvons la même tendance en analysant les chiffres détaillés obtenus sur les stations d’Atmo Normandie situées en proximité du trafic : en comparant les mois d’avril 2019 et 2020, puis les mois de novembre 2019 et 2020, nous constatons une diminution moyenne de 63 % des émissions trafic en avril et de 29 % en novembre.
L’analyse des profils journaliers sur une station de mesure de proximité du trafic (Rouen, quai de Paris) fait ressortir un effet du confinement actuel moindre en semaine par rapport au week-end, du fait du maintien de l’école et d’une partie significative des activités professionnelles (voir figure 2).
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
Atmo Réunion
Il n’y a pas eu de confinement en Réunion.
Pour en savoir, cliquez sur ce lien.
AtmoSud
Contrairement au premier confinement, le 2ème confinement a moins d’impact sur la pollution atmosphérique liée au trafic routier en région Sud.
Le trafic routier a peu baissé au cours de ce deuxième confinement car les établissements scolaires sont ouverts, ainsi que nombreux établissements recevant du public.
La pollution liée aux activités urbaines (industrie, chauffage…) est globalement identique voire très légèrement plus importante que celle observée au cours du 1er confinement. Les raisons sont principalement liées aux conditions météorologiques. L’augmentation de l’usage du chauffage domestique a aussi pu contribuer à une hausse des particules. En effet, le deuxième confinement a débuté fin octobre, période où les températures sont beaucoup plus faibles que celles observées lors du 1er confinement entre mars et mai. Les riverains se chauffent donc plus que lors du 1er confinement et émettent ainsi plus de particules.
Voici les chiffres clés à retenir :
- Pour les NOX : +159% par rapport au 1er confinement et -25% par rapport aux années précédentes à la même période.
- Pour les PM : +32% par rapport au 1er confinement et +24% par rapport aux années précédentes à la même période.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
Hawa Mayotte
Il n’y a pas eu de confinement à Mayotte
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
Lig’Air
Le premier confinement avait connu une forte réduction de l’activité économique et par conséquent des déplacements, se traduisant par une baisse significative des niveaux du polluant traceur de pollution automobile, notamment aux abords des grands axes routiers.
Confinement 1 : dioxyde d’azote NO2 baisse jusqu’à 48% (mars 2020 avant/pendant confinement) en sites de proximité des voies à fort trafic.
Ce deuxième confinement, mis en œuvre du 30 octobre au 15 décembre 2020, enregistre encore une baisse des polluants automobiles mais nettement moins marquée, de par le maintien de l’activité économique.
Confinement 2 : dioxyde d’azote NO2 baisse jusqu’à 26% (novembre 2019 / novembre 2020) en sites de proximité des voies à fort trafic.
En revanche les niveaux en particules en suspension, que ce soient les PM10 ou les PM2,5, sont en augmentation pendant ce second confinement. Cette augmentation s’explique par les sources multiples d’émissions de ces polluants ainsi que des conditions météorologiques favorables à leur accumulation (période anticyclonique), pendant une période plus longue en novembre 2020 qu’en novembre 2019.
Ainsi, ces deux séquences de confinement sont difficilement comparables, car mises en œuvre à des saisons différentes. La baisse des températures tout au long du mois de novembre, a entrainé une nette hausse des polluants émis par le chauffage, et donc une dégradation de la qualité de l’air, par les particules en suspension.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
Madininair
Suite à la mise en place par les autorités des nouvelles mesures de confinement fin octobre, Madininair a réalisé un bilan de la qualité de l’air en Martinique. Cette analyse portant sur la période du 1er novembre au 30 novembre inclus, montre les tendances suivantes :
• La concentration moyenne de dioxyde d’azote (polluant principalement émis par le trafic routier) est en baisse de 31 % par rapport à l’année dernière sur la même période, en situation de fond. Cette baisse est nettement moins marquée que lors du premier confinement, où Madininair avait enregistré une diminution de 71%. En situation trafic, la baisse est encore plus légère (-19%).
• Pas d’impact sur les résultats de particules en suspension PM10 (inférieures à 10 micromètres) : les concentrations en particules fines sont relativement identiques entre novembre 2019 et novembre 2020, en situation de fond.
Les contraintes s’imposant à la population ces dernières semaines ont été moins drastiques que celles du 17 mars au 10 mai 2020 : l’activité économique et sociale, les déplacements ont davantage été présents. Ainsi, l’amélioration de la qualité de l’air est moins significative que lors du premier confinement.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.
Qualitair Corse
Depuis le 30 octobre 2020, la Corse, comme l’ensemble du territoire, est de nouveau confrontée à un confinement de la population afin de lutter contre la propagation de l’épidémie Covid-19.
Ce confinement étant plus allégé que celui de début d’année, l’impact sur la qualité de l’air est moins marqué. En effet si au premier confinement Qualitair Corse a observé une baisse comprise entre 32 et 59 % concernant le dioxyde d’azote, durant le mois de novembre 2020 la baisse observée est plutôt entre 6 et 12 % par rapport à l’année 2019.
Comme indiqué précédemment ce dernier confinement, plus allégé, a permis le maintien d’ouverture de plus d’entreprises, des écoles, collèges et lycées…. Ce qui a engendré une circulation automobile plus importante que lors du premier confinement et donc une baisse beaucoup moins significative des concentrations de dioxyde d’azote mesurées dans l’air.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.