L’Anses vient de rendre public un rapport méthodologique d’envergure consacré aux facteurs d’exposition qui influencent la quantité de polluants réellement inhalée par les populations. Cette publication apporte un éclairage inédit sur les paramètres qui déterminent l’exposition aux polluants atmosphériques, qu’il s’agisse de l’air extérieur ou intérieur.
Elle constitue un outil précieux pour l’ensemble des acteurs de la santé-environnement, dont le réseau des Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air.
Pourquoi ces facteurs d’exposition sont-ils déterminants pour la qualité de l’air ?
L’exposition d’une personne aux polluants de l’air ne dépend pas uniquement des concentrations mesurées. Elle varie selon :
- le volume d’air respiré (taux d’inhalation) ;
- les caractéristiques physiologiques (âge, masse corporelle, capacité respiratoire) ;
- les activités pratiquées (repos, marche, sport, activité professionnelle) ;
- les environnements fréquentés (logement, école, lieux de travail, transports).
Ainsi, deux individus exposés à un même niveau de pollution peuvent inhaler des quantités très différentes. Enfants, travailleurs exposés, personnes fragiles : ces différences ont un impact direct sur l’évaluation du risque sanitaire.
Un enjeu majeur pour comprendre les impacts de la pollution atmosphérique
Le rapport rappelle que l’évaluation des risques liés à la qualité de l’air repose sur une estimation fine de l’exposition réelle. Aujourd’hui, les données existantes en France sur ces facteurs sont encore parcellaires, parfois anciennes ou peu représentatives.
En proposant une méthode harmonisée, l’Anses apporte une réponse structurante pour :
- mieux quantifier les expositions,
- réduire les incertitudes,
- renforcer la comparabilité des analyses,
- éclairer les politiques publiques de réduction de la pollution atmosphérique.
Vers un référentiel national utile à l’action publique et à la surveillance
Le rapport pose les bases d’un référentiel national des facteurs d’exposition, comprenant notamment :
- les taux d’inhalation selon les profils de population,
- les budgets espaces-temps-activités, indispensables pour comprendre où et quand l’exposition se produit,
- la prise en compte de la variabilité des comportements respiratoires, essentielle pour les évaluations liées aux polluants de l’air.
Ces données contribueront à affiner les études d’impact, à mieux documenter les vulnérabilités et à soutenir des décisions publiques fondées sur des données robustes.
Une ressource pour Atmo France et les observatoires de la qualité de l’air
Les travaux de l’Anses fournissent désormais un cadre scientifique renforcé pour :
- améliorer la compréhension des expositions réelles,
- enrichir les analyses territoriales,
- contribuer aux démarches d’évaluation sanitaire,
- renforcer la cohérence des pratiques au niveau national.
Cette méthodologie nationale participe ainsi à mieux protéger les populations face aux enjeux croissants de la pollution atmosphérique et du changement climatique.
> Consulter les rapports démarche méthodologique et taux d'inhalation