Etude King’s college et Airparif sur pollution de l’air et trafic routier

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Publié le 14 mars 2019

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Ce lundi 11 mars est sortie la dernière étude d’Airparif réalisée en partenariat avec l’université londonienne King’s college portant sur l’impact des mesures de trafic visant à améliorer la qualité de l’air de Paris et Londres. Elle permet d’éclairer notamment l’incidence de l’évolution du parc automobile avec la mise en place des normes euros ou celle de mesures locales, comme l’instauration des zones de faibles émissions qui influencent fortement la composition du parc automobile (et son renouvellement) en limitant l’accès des véhicules les plus polluants aux centres urbains.

Sur la période 2005-2016, cette dernière s’intéresse plus particulièrement :

  • aux oxydes d’azote (NOx), dont le dioxyde d’azote (NO2) en raison de leur forte présence dans les émissions du trafic routier
  • aux particules (PM10 et PM2.5), dont le trafic est également une source importante, même si elle n’est pas la seule.

Elle démontre que l’impact de la diésélisation du parc durant la période 2005-2009 dans les deux villes sur l’augmentation des niveaux de dioxyde d’azote. A l’inverse, l’incidence de la norme Euro V pour les véhicules lourds est positive avec l’observation d’une diminution de la pollution pour les deux polluants. Les résultats fournissent également des éléments précis pour comprendre pourquoi certaines actions comme la zone de faible émission de Londres, bien qu’ayant permis une amélioration de la qualité de l’air, n’a pas atteint les objectifs escomptés sur les concentrations de polluants dans l’air ambiant soulignant le besoin d’adéquation entre les normes euros et les émissions en conditions réelles.

Cette étude  alerte sur l’impact d’une possible perturbation des effets attendus sur la concentration des polluants au regard de l’augmentation du nombre de deux-roues motorisées et de véhicules à moteur diesel. Plus positivement, depuis 2016, des modifications sont intervenues avec l’introduction de la norme euro 6 qui autorise des tests sur route plus proche des niveaux d’émissions en conditions réelles de circulation. Elle illustre également le besoin de complémentarité entre les mesures locales et les mesures nationales et européennes.

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  • Sur la période 2005-2009, la part des concentrations de dioxyde d’azote liée au trafic a augmenté dans les deux villes. Ceci est lié à la composition du parc routier, notamment la part de véhicules légers diesel, aux 2 roues et aux véhicules de norme Euro 4.
  • Avec l’introduction de la norme Euro V pour les véhicules lourds, à partir de 2010, une décroissance des niveaux de dioxyde d’azote liés au trafica été observée. En revanche, la norme Euro 5 sur les véhicules légers diesel n’a pas permis de baisse significative des niveaux. Cette situation s’expliquerait par des émissions de ce polluant en conditions réelles de circulation très largement supérieures aux standards correspondant à cette norme.
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  • La baisse des niveaux de particules est plus ancienne à Londres qu’à Paris du fait de la mise en place d’une zone de faible émission en février 2008. Cette mesure a eu comme conséquence un remplacement plus rapide des poids lourds de norme Euro III qui explique une baisse des niveaux de particules PM10 dès la période 2005-2009 à Londres. Par ailleurs, à Paris, la plus grande part de 2-roues motorisés pourrait aussi expliquer la baisse moins importante de ces particules.
  • Depuis 2010, la forte baisse des niveaux de particules PM10 dans les deux villes provient de mise en place et du développement de la norme Euro 5 sur les véhicules légers diesel.
  • Pour les particules plus petites (PM2.5), Paris présente une baisse significative de la part liée au trafic sur la période 2010-2016. Elle a pour origine l’introduction des véhicules légers diesel de norme Euro 5. Une baisse moins importante à Londres pourrait s’expliquer, à son tour, par l’augmentation des 2-roues motorisés dans la capitale britannique.
     

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