Corrélation avérée entre pollution atmosphérique et cancer du sein

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Publié le 13 octobre 2022

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Début octobre 2022, le Centre Léon Bérard, spécialisé dans la lutte contre le cancer, a présenté sa dernière étude XENAIRE qui étudie l’association entre le risque de cancer du sein et l’exposition chronique à faible dose à 8 polluants atmosphériques. Cette dernière montre qu’il existe une augmentation du risque de cancer du sein lors d’une exposition à 5 polluants (Dioxyde d’azote (NO2), Particules (PM10 et PM2.5, Benzo[a]pyrène (BaP), Polychlorobiphényles (PCB153).

Pollution de l’air, cancérigène pour l’homme

En 2013, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé la pollution de l'air dans son ensemble, et les particules fines en particulier, comme cancérogènes pour l'homme. Il a également classé d’autres polluants de l’air, tels que le benzo[a]pyrène (BaP), le cadmium, les dioxines, et les polychlorobiphényles (PCB) comme cancérogènes certains pour l'homme.

Néanmoins, à ce jour, les données de la littérature sur leurs effets sur le cancer du sein sont discordantes et un certain nombre de limites méthodologiques persistent. 

Aussi, l’étude XENAIR a étudié plus particulièrement l’association entre le risque de cancer du sein et l’exposition chronique à faible dose, à 8 polluants atmosphériques : 

  • les polluants ayant des propriétés xénœstrogènes : dioxines, BaP, PCB, cadmium
  • ainsi que des polluants auxquels les français sont exposés quotidiennement : les particules (PM10 et PM2.5), le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3).

Pour l’ensemble des polluants, à l’exception de l’ozone, l’étude observe une baisse continue des expositions des femmes depuis 1990. Cependant les niveaux d’expositions pour les dioxydes d’azote et les particules restent largement au-dessus des recommandations sanitaires actuelles :

  • Dioxyde d’azote (NO2) : une augmentation de 17,8 µg/m3 d’exposition est associée à une augmentation statistiquement significative d’environ 9 % du risque de cancer du sein
  • Particule (PM10) : une augmentation de 10 µg/m3 d’exposition est associée à augmentation à la limite de la significativité statistique d’environ 8 %
  • Particule (PM2.5) : une augmentation de 10 µg/m3 d’exposition est associée à augmentation à la limite de la significativité statistique d’environ 13 %
  • Benzo[a]pyrène (BaP) : une augmentation de 1,42 ng/m3 d’exposition est associée à une augmentation statistiquement significative d’environ 15 % du risque de cancer du sein
  • Polychlorobiphényles (PCB153) : une augmentation de 55 pg/m3 d’exposition est associée à une augmentation statistiquement significative d’environ 19 % du risque de cancer du sein

Amélioration de la qualité de l’air, levier dans la prévention du cancer du sein

Les résultats de l’étude XENAIR indiquent qu’une amélioration de la qualité de l’air serait un levier pour contribuer à la prévention du cancer du sein.
Ainsi, en prenant comme référence les seuils de référence de l’Europe pour NO2 (de 40 µg/m3), 1 % des cancers du sein de la population XENAIR auraient pu être évités. En revanche, avec des niveaux d’exposition conformes aux recommandations de l’OMS de 2021, de 10 µg/m3 pour les NO2, près de 9 % des cancers du sein de la population XENAIR respectivement auraient été évités

> Consultez l’étude complète