Avis d’Atmo France sur le projet PEPS’PE

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Publié le 21 avril 2023

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Dans le cadre de la Stratégie Nationale sur les Perturbateurs endocriniens 2 (SNPE2), et conformément à sa mission de service public de surveillance de la santé de la population, Santé publique France a lancé une consultation sur le projet de priorisation des effets sanitaires à surveiller pour leur lien avec les perturbateurs endocriniens (PE) qu’elle mène.

Ce projet PEPS’ PE (Priorisation des effets sanitaires pour le programme de surveillance en lien avec les perturbateurs endocriniens) de Santé publique France a pour objectif d’identifier les effets sur la santé suspectés d’être en lien avec une exposition de la population aux PE qui doivent faire prioritairement l’objet d’une surveillance par l’agence pour disposer à terme d’indicateurs utiles à l’évaluation des actions.

Afin de procéder à cette priorisation, les effets sanitaires ont été classés selon des critères scientifiques, épidémiologiques et sociétaux. Santé publique France a organisé un travail de consultation afin d’interroger un panel de participants sur deux volets :

  1. Un volet scientifique : Pour explorer le poids des preuves concernant l’association entre l’effet sanitaire et une exposition aux PE ainsi que la pertinence épidémiologique à mettre en place une surveillance de cet indicateur. 
  2. Un volet sociétal : Pour explorer la préoccupation sociétale en France concernant les effets en lien avec les PE. 

Les AASQA sont des fournisseurs de données, pas uniquement concernant les polluants réglementés, mais également les polluants d’intérêt nationaux, tels que les phytosanitaires, dont certains sont perturbateurs endocriniens (PE). Atmo France a donc déposé une contribution au nom des AASQA sur le projet PEPS’PE :
"Le projet PEPS’PE pourrait venir renforcer et accompagner des travaux des AASQA. Certaines AASQA, telles que Atmo Occitanie réalisent un programme exploratoire de suivi des PE dans le compartiment aérien, qui complète l’identification annuelle des pesticides à caractère PE réalisé depuis plusieurs années. Ces données constituent un premier indicateur d’exposition environnementale. Lig’Air a également participé à une étude sur la région Centre-Val-de-Loire mené par l’INRAE de Tours avec la participation du BRGM. Cette étude, Pestiferti, est financée par l’OFB dans le cadre du Plan Ecophyto. Elle consiste à étudier l’impact de 18 pesticides PE sur l’infertilité féminine.

En complément, les perspectives du projet PEPS’PE, telles que présentées le 9 mars, pourraient fournir des éléments clés pour les travaux des AASQA. Une priorisation des PE est une information de grand intérêt pour guider des études exploratoires des AASQA sur les territoires

Dans le cadre des analyses de pesticides des AASQA, il serait possible ajouter quelques composés PE cibles, ayant une tension de vapeur pour être détectés dans l'air. Les analyses des AASQA pourraient ainsi alimenter des données sur l'exposition de la population. Force de leurs expertises, de leurs connaissances du terrain et de leurs données, les AASQA pourraient être partenaires des travaux de SpF dans le développement de facteurs d’exposition territoriaux pour la création de profils d’exposition et d’indicateurs d’exposition spatialisés et croisés.

Atmo France rappelle la nécessité de développer ces recherches et projet vers des travaux de définition de Valeurs Toxicologiques de références. Les AASQA et Atmo France sont régulièrement questionnées par les riverains, les élus mais également leurs membres et partenaires sur l’interprétation sanitaire de leurs mesures. Cela représente une grande difficulté pour les AASQA car en l’absence de valeur de gestion, les données diffusées sur les territoires interpellent d’autant plus les citoyens et acteurs du territoire. Face à l’intérêt croissant pour des éléments plus précis sur les conséquences en termes de santé publique de la présence dans l’air des pesticides, Atmo France souhaiterait qu’un établissement puisse se saisir d’établir des valeurs toxicologiques de référence (VTR) pour les substances mesurées ou a minima des valeurs de gestion de cette thématique au même titre que l’eau ou l’alimentation."

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