Une étude internationale parue dans Science Advances révèle qu’une transition rapide vers des politiques climatiques ambitieuses peut permettre de prévenir près de 210 000 décès prématurés d’ici 2030 grâce à l’amélioration de la qualité de l’air. En réduisant non seulement les gaz à effet de serre mais aussi les polluants atmosphériques (particules fines, ozone…), les trajectoires « zéro dépassement » s’imposent comme un double levier – santé publique et climat.
Les chercheurs estiment également à environ 2 200 milliards de dollars les dommages économiques évités d’ici 2030 si l’on évite un dépassement temporaire des seuils de température. Les gains sont les plus élevés en Chine et en Inde, où la pollution de l’air reste très présente et où une forte densité de population rend l’enjeu sanitaire particulièrement critique.
« Cette étude montre qu’agir pour le climat, ce n’est pas seulement penser à 2050 : c’est aussi améliorer notre qualité de vie tout de suite », explique l’une des auteures. Elle rappelle que la pollution de l’air reste le premier facteur environnemental de risque pour la santé dans le monde.
En France, les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) travaillent depuis toujours selon cette approche intégrée. Elles œuvrent quotidiennement pour lier la lutte contre le changement climatique à la réduction de la pollution atmosphérique, en promouvant des politiques cohérentes entre santé publique, énergie et mobilité durable. Leur expérience de terrain illustre concrètement la complémentarité entre action climatique et amélioration de la qualité de l’air, désormais reconnue à l’échelle internationale.
En conclusion, l’étude appelle à considérer les politiques climatiques non seulement sous l’angle « réduction du CO₂ », mais aussi comme des actions immédiates pour la santé et l’économie. Pour les décideurs, cela signifie que chaque tonne de CO₂ évitée peut se traduire – à court terme – par une vie sauvée et des coûts de santé diminués.