Illumination d'une maison aux couleurs de l’indice de la qualité de l’air

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Publié le 27 novembre 2020

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Depuis cet automne, les habitants du Plérin (Côtes-d’Armor) peuvent connaître la qualité de l’air de leur ville grâce à la façade d’une maison d’un couple plérinais illuminée aux couleurs de l’indice ATMO.
Interview de Françoise Le Moine et Terry Fairhead, créateurs du projet.

Comment cette idée d’illuminer votre façade selon l’indice de la qualité de l’air vous est-elle venue ?

Françoise Le Moine (FLM) : Nous avons emménagé dans la vallée du Gouet depuis 4 ans et nous avons rapidement observé étant en fond de vallée, des nappes roses et des brouillards qui ne correspondaient pas toujours aux brumes de bord de mer dont nous avons l’habitude. Nous nous sommes alors renseignés sur la qualité de l’air auprès d’Air Breizh [ndlr l’Association régionale agréée de surveillance de la qualité de l’air en Bretagne] dans notre région. Nous avons alors vu qu’Air Breizh proposait ses données en open source.
Terry étant programmateur et nous avons pensé qu’il serait intéressant de donner la qualité de l’air de manière ludique.
Avec l’appui de Marc Gauffeny rencontré au FabLab de Saint-Brieuc qui a construit la requête, Terry a fabriqué un prototype qui permet de récupérer les données et les rendre visibles.

Comment cela fonctionne ?

Terry Fairhead (TF) : Un ordinateur est associé à un microprocesseur et un circuit électronique « fait maison ». L’ensemble est piloté par un programme qui va gérer successivement plusieurs tâches.
A 17h00, il lance une requête informatique qui récupère les données de l’indice de la qualité du lendemain. Et quand la nuit tombe, il détecte la baisse importante de l’intensité lumineuse pour allumer les trois projecteurs à led installés sur l’extérieur de notre façade. Ces projecteurs reçoivent un ordre ayant traduit l’indice Atmo en couleur. Pour préciser l’indice, il fait clignoter le projecteur central (4 impulsions quand l’indice est à 4 par exemple). Enfin le programme coupe automatiquement la mise en lumière de notre façade avec l’extinction de l’éclairage public à 22h30.
A l’inverse le matin, il déclenche la mise en lumière avec le passage du premier bus à 6h30 et détecte le lever du jour pour couper automatiquement les projecteurs.
Il s’agit d’un projet plus pour la période de l’hiver où le temps d’ensoleillement est plus court.

Est-ce que cela ne vous coûte pas trop cher en électricité ?

FLM : Pas trop. C’est un dispositif low cost avec un système de programmation et 3 projecteurs étanches …Cela a coûté moins de 300 euros. Par contre, même si c’est peu cher, le dispositif est fiable et pourrait commander 100 projecteurs.

Quelle a été la réaction de vos voisins et de la municipalité face à cette initiative citoyenne et personnelle ?

FLM : Nous avons mis des explications sur nos fenêtres, distribué des tracts auprès de nos voisins et contacté la presse [ndlr voir le communique de presse] et avons eu quelques retombées (Le Parisien et RTBF). Globalement c’est plutôt positif. La couverture presse a permis de faire la promotion de notre initiative citoyenne auprès des voisins et dans les alentours.
Pour que le projet fonctionne bien, il nécessite beaucoup d’accompagnement, d’information et de pédagogie.
Nous avons eu une seule remarque négative d’un voisin qui se plaignait de pollution lumineuse et ne comprenait pas. Au contraire les voisins nous surnomment Monsieur et Madame Qualité de l’air et nous interpellent pour connaître l’indice du jour !
Nous avons également contacté la municipalité du Plérin et Saint Brieuc Armor Agglomération notamment après notre couverture presse.
L’idée est de dupliquer cette opération sur des bâtiments publics comme des mairies pour informer la population sur la qualité de l’air qu’elle respire. Il n’y a aucun intérêt commercial. Simplement de partager notre expérience.

> Vous souhaitez avoir plus d’informations sur ce projet, contactez Françoise Le Moine francoiselemoine@free.fr